Coup de gueule Normand sur la taxation des contrats courts
Equation mathématique..
En période de Bac elle est plutôt à-propos.
1/ 6 Juin 2019, Festivités du 75ème anniversaire du 6 Juin sur les côtes Normandes.
Le calendrier officiel des cérémonies est annoncé 1 mois avant ; le 6 mai. L’organisation tarde à être dévoilée, le secteur évènementiel est dans l’attente.
Des milliers de personnes sont attendues, des officiels, militaires, vétérans, délégations. La plupart ont traversé l’atlantique ou la Manche et attendent un accueil à la hauteur.
Question 1 : Comment restaurer 10 000 personnes sans les contrats courts ?
Question 2 : Trouvez l’équation pour produire la valeur ajoutée sans personnel humain
Question 3 : Faut-il imposer que toutes les prestations évènementielles soient en libre-service ? (imaginons les personnalités se servir eux-mêmes leur repas et débarrasser leur plateau, ouvrir les bouteilles de champagne qu’ils auront préalablement mises au frais ! )
Question subsidiaire : De quoi sera composé le salaire des contrats courts non recrutés faute de pouvoir exercer ?
2/ Inauguration d’un sous-marin le 12/07 à Cherbourg
La cérémonie officielle est entourée de nombreux à-côtés, gérés « sur le tard » : le jeudi 04/07 demande est faite de prévoir des pauses continues pour 2000 personnes.
Sans contrats courts, cette prestation n’est pas possible. Faut-il refuser ?
3/ La plupart des services administratifs (région, département, communes) ont choisi d’externaliser leur service protocole, fêtes, réceptions.
Ils font appel aux services de traiteurs, pour des demandes ponctuelles, de 2 à 500 personnes, voire beaucoup plus. Et ce toute l’année.
Pourquoi ?
Parce qu’ils ne peuvent pas payer du personnel compétent et qualifié sur de telles missions toute l’année. Alors pourquoi les prestataires devraient en faire leur affaire puisque l’état est le premier demandeur de ces contrats courts ?
Epreuve de Philo
L’état crée des impasses mais refuse de les assumer ?
Soyons raisonnables, si les services publics ne peuvent répondre eux-mêmes à leurs besoins, et qu’ils font appel à nos entreprises dont l’activité REPOSE sur l’emploi de ces contrats d’usage, c’est qu’à ce jour on ne peut faire autrement.
Pourquoi demander à des PME de changer le modèle si l’état n’arrive pas à le faire ?
Les PME peuvent participer au changement, mais le virage ne peut être pris à 360°, la machine est lourde et si elle se renverse elle ne se redressera pas. Il faut imaginer des scenarios qui ne pénalisent personne. Si nos entreprises se voient appliquer des sanctions financières, elles refuseront de servir les commandes qui ne sont pas rentables. Et ce sont souvent celles négociées dans les marchés publics. (Commande d’un repas de 2 couverts avec personnel au Conseil Départemental)
Une PME ne peut pas embaucher 1 salarié en CDI pour remplacer des vacations CDD car nous avons besoin la plupart du temps de 169 heures de travail mensuel…. Sur 1 seule journée !
Oral d’économie (rattrapage)
Sans nos contrats courts, Le métier de traiteur organisateur ne pourra plus produire d’évènements.
Il faudra faire appel à des entreprises étrangères pour assurer la production des évènements et nous deviendrons de simples sous-traitant de la partie culinaire.
C’est pourtant un savoir-faire Franco-Français que le monde nous envie.
Ils prendrons notre compétence et se passeront de nos problématiques et de notre système de taxes et surtaxes.
Nous verrons apparaître des géants de l’évènementiel qui se passeront bien de nos problématiques d’emplois et de promotion du camembert et de l’Andouille de Vire !
Notre métier a su développer et croître (quelle croissance pour notre secteur ? Combien d’emplois créés ?) car nous sommes agiles et à l’image du Roseau de la Fontaine (restons dans la période du BAC, cela permet de garder la candeur de Voltaire), notre souplesse nous a permis de ne pas nous briser comme le Chêne.
Merci à nos Extras qui aiment leur métier car ils vivent des expériences nouvelles et enrichissantes. Ce sont de formidables Pro, qui cultivent la faculté d’adaptation et c’est ce qui fait l’essence de leur métier.
Interrogez les ! Pour rien au monde ils n’iraient se gangréner dans une place « à l’année » - train-train quotidien. J’en connais beaucoup qui pourraient témoigner. Et qui seraient prêts à démontrer que ce n’est pas grâce aux compensations Assedic ! Les meilleurs sont ceux qui bossent ! Et puisque ce sont les meilleurs, ce sont eux que nous embauchons en priorité ! Et ce sont eux aussi qui forment les petits nouveaux !
Vous remettez un système en cause à cause de ceux qui, de toutes façons ne veulent rien faire !
Alors arrêtez de les payer à ne rien faire !
Mais avouons que c’est une mesure qui ne donne pas une image sociale très glamour, et qu’il vaut mieux, comme le disent les Shadock, « Taper toujours sur les mêmes, ça fait le moins de mécontents possible ».
Et à l’image des industries, le secteur évènementiel, si dynamique, s’écroulera.
Laissant aux bons soins de l’assurance chômage ses contrats courts mais aussi ses CDI… et nous sommes nombreux..
Aurore FÈVE, traiteurs organisateurs de réceptions