Alors que le gouvernement travaille à la réouverture des cafés et des restaurants à la mi mai, le GNI alerte sur la situation catastrophique des professionnels du secteur et appelle au maintien des dispositifs d’accompagnement tant que la situation l’exigera.
Selon les nouveaux résultats de l’Observatoire GNI I+C, les chiffres du secteur HCR sont au plus bas. Sur l’ensemble du premier trimestre 2021 (janvier-février-mars), le chiffre d’affaires de la filière HCR s’écroule de - 84 % à un an d’intervalle. En glissement annuel, la baisse est vertigineuse, à hauteur de - 67 % à l’issue du trimestre. Et pour cause, depuis le 29 octobre 2020, les restaurants, les brasseries et les cafés-bars implantés sur le territoire national sont contraints de fermer leur établissement au public et ne peuvent proposer que de la vente à emporter. Si l’hôtellerie reste le seul secteur de la filière à pouvoir ouvrir, l’absence notable de clientèle tant étrangère que nationale pèse très lourdement sur cette activité.
Les chiffres par métiers
Certains restaurateurs proposent un service de vente à emporter depuis la fermeture administrative initiée à l’automne. Toutefois, les ventes qui résultent de cette activité s’avèrent assez faibles et ne compensent aucunement la perte actuelle de chiffre d’affaires. Cette activité de vente à emporter permet plutôt aux professionnels de rester actifs en cette période de fermeture. Les pertes de chiffre d’affaires de la restauration atteignent - 89 % au cours du premier trimestre 2021 comparé à un premier trimestre 2020 déjà impacté par la crise sanitaire.
Au niveau de l’hôtellerie, pourtant autorisée à rester ouverte lors des premiers mois de l’année 2021, la crise est également persistante. De fait, la fréquentation des hôtels est en chute libre depuis le début de la crise sanitaire et certains professionnels ont été contraints de fermer leur établissement faute de clients. Les hôteliers font face d’une part, à l’absence persistante de la clientèle étrangère et d’autre part, à une perte de la clientèle nationale puisque les Français ont dû adapter leurs vacances d’hiver au vu des contraintes actuelles. L’hôtellerie accuse une perte de - 74 % sur ce premier trimestre 2021.
Les professionnels des brasseries et des cafés-bars restent les plus mis à mal par les mesures actuelles de lutte contre le Covid-19. Leur activité est, en effet, peu compatible avec la vente à emporter. Les professionnels des débits de boissons voient leur chiffre d’affaires s’écrouler de - 92 % sur l’ensemble du premier trimestre 2021 par rapport au même trimestre de l’année précédente.
Et selon les régions
La fermeture administrative étant généralisée à l’ensemble du territoire depuis fin octobre 2020, toutes les régions accusent des chutes vertigineuses de chiffre d’affaires. Les pires résultats sont observés en Ile-de-France (la clientèle étrangère et la clientèle d’affaires ayant désertées Paris), dans le Centre, sur le pourtour méditerranéen et en Auvergne-Rhône-Alpes (en lien avec la fermeture des remontées mécaniques dans les stations de sports d’hiver). Sur la façade atlantique, le chiffre d’affaires plonge également mais dans une moindre mesure, les vacanciers ayant privilégiés ces régions cet hiver.
Pour Didier Chenet, Président du GNI, « Ces chiffres illustrent la situation d’un secteur sinistré, sous le coup d’une interdiction d’activité par les mesures sanitaires en place : interdiction d’accueil du public, interdiction de déplacement, interdiction de rassemblement… qui ne survit que par les aides mises en œuvre par le gouvernement afin de continuer à payer les charges et les loyers. Sans trésorerie, la réouverture risque d’être très difficile pour les cafés et les restaurants. Afin d’éviter un carnage, il sera indispensable que les mesures d’accompagnement des entreprises demeurent tant que la situation économique l’exigera. »