D’après les résultats le baromètre annuel 2021 de Malakoff Humanis sur l’absentéisme, les chiffres repartent à la hausse. 38 % des salariés se sont vu prescrire un arrêt maladie (vs 36 % en 2020). Un phénomène qui se particularise cette année par l’augmentation de la durée des arrêts longs et qui touche plus particulièrement les PME/TPE. Focus sur les principaux enseignements.
Une dérive structurelle portée par l’augmentation de la durée des arrêts longs
Si l’on a pu observer une baisse de l’absentéisme en 2020, les chiffres repartent à la hausse en 2021 : 38% des salariés se sont vu prescrire un arrêt de travail contre 36% en 20202.
Les principaux motifs d’arrêts maladie sont la maladie ordinaire (22% des arrêts prescrits), les troubles musculosquelettiques (18%), les accidents ou traumatismes (16%) et les troubles psychologiques (15%). La part des arrêts maladie liés au Covid[1] a doublé, passant de 6% en 2020 à 12% en 2021.
En 2021, l’absentéisme se caractérise par la poursuite de l’allongement de la durée des arrêts longs (arrêts de plus d’un mois), qui passent en moyenne de 94 à 105 jours, et concernent 65% des entreprises (vs 60% en 2020). Il est également porté par l’augmentation des arrêts multiples : 41% des salariés arrêtés en 2021 l’ont été au moins deux fois dans l’année, contre 39% en 2020 et 37% en 2019.
Les arrêts pour motif psychologique concernent davantage les jeunes (16% chez les 18-34 ans vs 12% pour les 50 ans et plus), les familles monoparentales (22%) ou encore les télétravailleurs (18%). Ils sont également plus présents dans les secteurs de la santé (23%) et du commerce (22%, en hausse de 14 points). Enfin, les troubles psychologiques constituent le second motif des arrêts longs (16%) après les accidents ou traumatismes (31%).
Les jeunes, les PME et certains secteurs d’activité de plus en plus touchés par l’absentéisme maladie
Les jeunes sont de plus en plus nombreux à s’arrêter (45% d’entre eux se sont vu prescrire un arrêt maladie au cours des 12 derniers mois vs 43% en 2020), tout comme les managers (43% vs 41% en 2020) et les femmes (42% vs 35% en 2020). Plus de la moitié des salariés aidants (51%) s’est également vu prescrire un arrêt maladie (vs 47% en 2020).
L’absentéisme maladie a augmenté de 6 points dans les PME et concerne aujourd’hui 39% des entreprises de moins de 250 salariés.
C’est dans le secteur des transports que le nombre de salariés arrêtés est le plus élevé : 55% contre 38% pour l’ensemble des secteurs. Ce taux a par ailleurs fortement augmenté dans les secteurs suivants :
- Commerce : 35% en 2021, +6 pts par rapport à 2020, une hausse portée notamment par le Covid et les troubles psychologiques ;
- Industrie : 36% en 2021, +5 pts, une hausse portée notamment par le Covid et les accidents ou traumatismes ;
- Services : 38% en 2021, +3 pts, une hausse portée notamment par les troubles musculosquelettiques et le Covid.
Diagnostiquer, prévenir et accompagner le retour à l’emploi : les étapes clé pour maîtriser l’absentéisme en entreprise
L’absentéisme est toujours un sujet de préoccupation pour plus de la moitié des chefs d’entreprises. 46% des dirigeants ont vu les coûts liés à l’absentéisme (coûts directs et indirects) augmenter au cours des deux dernières années.
67% des dirigeants déclarent avoir mis en place au moins un dispositif de lutte contre l’absentéisme (vs 59% en 2020) : tableau de bord Absentéisme et calculateur de coût pour la phase de diagnostic, actions de prévention (stress, addictions, nutrition…) et dispositif d’accompagnement du retour à l’emploi … D’une manière générale, les actions les plus efficaces selon les dirigeants sont :
- une politique d’accompagnement des salariés en situation de vulnérabilité (pour 61% des dirigeants interrogés) ;
- la prise en compte des besoins et attentes des salariés les plus âgés en terme de prévention santé et conditions de travail (58%) ;
- des dispositifs de prévention des risques psychosociaux (54%).
Près d’un quart des dirigeants souhaitent être accompagnés sur la problématique de l’absentéisme (+ 11pts vs 2020), et notamment dans la construction et l’évaluation de plans d’action ainsi que la formation et la sensibilisation de leurs salariés et managers.
Dirigeants et salariés pensent que les arrêts maladie vont continuer à augmenter au cours des deux prochaines années (pour 33% des dirigeants et 49% des salariés). Selon les dirigeants, cette hausse serait due au changement d’état d’esprit des salariés (diminution de l’engagement …), à leur état psychologique et à l’augmentation de l’âge moyen des salariés. Les salariés, quant à eux, évoquent le report des soins et des hospitalisations, ainsi que l’organisation et les conditions de travail au sein de leur entreprise (tensions, difficultés managériales …).
[1] Contraction ou symptômes du virus : 8% – Cas contact ou personne vulnérable en impossibilité de travailler : 4%.