Alors qu’une nouvelle manifestation contre la réforme des retraites intervient ce jour, le bilan de la grève entamée le 5 décembre 2019 s’alourdit toujours pour les hôtels, cafés, restaurants au 40ème jour de grève. Le constat que dresse le GNI, le Groupement National des Indépendants de l’Hôtellerie & de la Restauration est catastrophique pour de nombreux professionnels.
A Paris, l’hôtellerie comme la restauration continuent de souffrir. Au total, l’hôtellerie parisienne a perdu 130 millions d’euros de Chiffre d’Affaire quand la perte des restaurateurs parisiens est évaluée à 350 millions d’euros, pour une perte totale à Paris pour le secteur de l’ordre de 480 millions d’euros.
En province, l’impact des grèves est plus limité mais n’est pas absent ! L’hôtellerie enregistre une perte d’activité de l’ordre de 10 % pour un manque à gagner estimé entre 100 et 120 millions d’euros.
La restauration subie une chute d’activité de l’ordre de 10 à 25 % selon les destinations pour une perte évaluée à 220 millions d’euros.
Au total la perte de Chiffre d’Affaire pour le secteur des HCR est de l’ordre de 800 à 850 millions d’euros depuis le 5 décembre 2019.
Ces chiffres sont déjà, pour l’essentiel, consolidés et confirmés par notre Observatoire GNI I+C qui fait état au quatrième trimestre 2019 « d’une chute de chiffre d’affaire de 12 % en Ile-de-France et de 4,5 % sur l’ensemble du territoire dans la restauration et de 3 % dans les hôtels. Une baisse considérable quand on sait qu’elle est due à « seulement » 26 jours de grève sur l’ensemble du trimestre ! »
« Le secteur des hôtels, cafés, restaurants est en pleine crise. Nous ne voyons aucune amélioration. Nos professionnels s’estiment lâchés, sacrifiés. », déclare Didier Chenet Président du GNI. « Et ce sentiment est encore plus exacerbé chez ceux de nos professionnels qui ne sont pas encore indemnisés des suites des manifestations des gilets jaunes. Ils sont des milliers. Je demande à l’Etat de faire son travail et d’instruire de toute urgence ces dossiers ! Les trésoreries de nombre d’établissements sont exsangues. Ils ne peuvent pas payer les salaires. »
Le GNI demande que des mesures concrètes soient prises pour venir en aide aux hôtels, cafés et restaurants sinistrés.
« Au niveau national, puisque le gouvernement doit porter sa part de responsabilité », précise Didier Chenet, « l’aide de l’Etat doit consister, outre les délais de paiement des charges sociales et des taxes, en le remboursement de la taxe transport payée par les employeurs et le remboursement, sur justificatifs, de l’ensemble des frais de taxis et autres solutions de déplacement collaboratives et alternatives payantes supporter par les entreprises.
Au niveau Régional, nous demandons le remboursement aux salariés et aux entreprises à concurrence de leur participation au paiement des abonnements aux transports en commun comme le Pass Navigo.
Au niveau des communes les plus impactées, à l’instar de la capitale, nous demandons le remboursement des taxes liés à l’occupation des terrasses ainsi que de la remise de la taxe de séjour. Enfin, à la SNCF, nous demandons le remboursement des abonnements parts salariés et employeurs pour les mois en cause.
Nos entreprises et nos salariés ne peuvent pas continuer de payer pour des services qui ne leur sont pas rendus ! »