A Cannes, jeudi 02 avril, Noël Di Giovanni, président de l’UPRL (Union Professionnel des Restaurateurs, Limonadiers) et Didier Chenet, président du GNI (Groupement National des Indépendants) ont officialisé leur nouveau partenariat syndical pour une défense plus juste des entreprises indépendantes et patrimoniales du secteur CHR.
L’UPRL qui représente depuis 83 ans les professionnels hôteliers, restaurateurs et limonadiers de Cannes et sa région, a décidé de quitter l’UMIH, leur syndicat partenaire depuis 68 ans pour rejoindre le GNI.
Cette décision intervient alors que le tourisme de loisirs cannois fait face à une concurrence de plus en plus forte et que le tourisme d’affaires, en plein recul, ne permet plus de faire vivre les commerces de la ville.
L’UPRL qui reproche à l’UMIH un réel manque de considération des problématiques spécifiques aux professionnels indépendants du secteur, a choisi de se rapprocher du GNI avec qui il partage le même ADN, vivement marqué par la défense des entreprises indépendantes et patrimoniales du secteur.
Noël Di Giovanni rappelle qu’« Il ne s’agit pas ici d’alimenter une guerre qui n’a pas lieu d’être entre le GNI et l’UMIH. Ces derniers défendent leurs sujets avec des valeurs et un ADN qui sont profondément différents. Au GNI, les intérêts des entreprises indépendantes et patrimoniales sont au cœur de leurs revendications. L’UMIH est un syndicat qui représente les chaînes du secteur et de ce fait n’a pas les mêmes valeurs de défense que le GNI. ». A cela il ajoute, « Nous avons trouvé au GNI des interlocuteurs efficaces et à l’écoute. Nous partageons les mêmes objectifs, ceux de préserver et de défendre nos professionnels indépendants du secteur qui font la spécificité et l’attractivité du tourisme français. »
Didier Chenet, président du GNI, quant à lui, explique « L’important est de faire passer les bons messages et de défendre les établissements indépendants et patrimoniaux du secteur auprès des pouvoirs publics, et de représenter la voix des adhérents qui partagent le même ADN ».
Interrogé sur ce rapprochement, le propriétaire du restaurant La POTINIERE DU PALAIS à Cannes, qui recevra jeudi 09 avril 2015 le titre de Maître-Restaurateur en présence du Maire de Cannes et des élus locaux, et adhérent à l’UPRL, réagit : « Nos problématiques ne vont pas être résolues en un jour parce que nous avons rejoint le GNI, mais on a quelqu’un qui nous écoute et qui nous comprend et c’est déjà une grande différence par rapport à notre ancien partenaire ».
A cette occasion, les deux présidents ont rappelé les principaux combats portés par l’UPRL et le GNI.
• Les fonds de commerce :
L’UPRL mène un combat sans précédent auprès des pouvoirs publics locaux contre le déplafonnement sauvage des loyers qui entraîne de plus en plus de fermetures (1 dépôt de bilan/jour à Cannes), et qui entraine la disparition des commerces qui faisaient la spécificité et la richesse du tourisme cannois et français, et cela à l’avantage des grandes enseignes internationales.
Il est donc devenu primordiale de valoriser les fonds de commerce dans la législation française.
• Les coûts des parkings :
De plus en plus de villes suppriment les parkings de surface et laissent la gestion des parkings publics à des sociétés privées, qui appliquent des prix exorbitants qui font fuir les clients. Cette problématique particulièrement importante pour Cannes où les parkings sont les plus chers de France, est un véritable coup dur pour les activités commerçantes qui voient leur clientèle aller vers des communes plus attrayantes comme Mougins, Le Cannet, qui proposent la gratuité des parkings.
• La gestion des biodéchets :
En 2016, une loi plus stricte sur le tonnage des déchets va être mise en place. Les restaurateurs, hôteliers et café, bars, brasseries sont les premiers concernés par cette nouvelle législation. Le GNI et l’UPRL ont donc décidé d’anticiper, et de proposer une solution viable aux professionnels du secteur CHR, et proposent la mise en place du recyclage des biodéchets.
Une expérience de tri lancée en 2014 par le Synhorcat, membre fondateur du GNI, auprès de 80 restaurateurs de la capitale s’est révélée être une véritable réussite avec plus de 580 tonnes de matières organiques recyclées, et plus de 2000 salariés sensibilisés au tri et au gaspillage.
L’UPRL et le GNI souhaitent maintenant se faire entendre par les pouvoirs publics afin de mettre en place cette gestion des biodéchets partout en France, et répondre ainsi à la problématique de leur secteur mais également aux attentes sociétales et environnementales d’aujourd’hui.
• L’encadrement des meublés touristiques
Très sensible à la menace que représentent les meublés touristiques pour le secteur de l’hôtellerie, le GNI a proposé en septembre 2014 plusieurs ajustements complémentaires à la loi ALUR. Cette dernière est certes venue combler un vide juridique, mais elle ne répond pas aux inquiétudes des hôteliers, ni à la demande d’équité fiscale demandée par le GNI.
Le GNI souhaite donc que les discussions ne se limitent pas seulement à l’application de la loi ALUR mais à la refonte globale de l’encadrement réglementaire des meublés touristiques.
Selon Didier Chenet, Président du GNI, afin de réduire au maximum la concurrence déloyale pour les établissements hôteliers et les conséquences néfastes de l’explosion de ce nouveau mode de location sur leur activité, il est indispensable de :
o mettre en place une procédure d’enregistrement des loueurs auprès de la mairie ;
o rendre obligatoire la délivrance d’un numéro d’enregistrement ;
o imposer aux intermédiaires d’afficher ce numéro d’enregistrement sur les annonces ;
o instaurer une durée minimale de location des meublés touristiques supérieure à 7 nuitées.
• Les OTAs :
Après avoir saisie l’Autorité de la Concurrence pour dénoncer certaines clauses jugées illégales et anti-concurrentielles dans les contrats entre les hôteliers et les sites de réservations en ligne, le GNI continue de mener le combat contre des sites tels que Booking ou Trip Advisor jusqu’à ce que leurs demandes de suppression de toutes les clauses visées dans leur plainte soit entendues et appliquées.
Le GNI dénonce notamment la privation de la liberté tarifaire des hôteliers et le modèle économique de ces sites de réservation en ligne qui génère l’augmentation et le lissage des prix, une dégradation de la rentabilité des hôtels, une information trompeuse pour les consommateurs, notamment sur les tarifs et le classement des hôtels, et enfin une perte de recettes fiscales pour l’Etat français.
Pour des sites tels que Trip Advisor, le GNI propose de rendre obligatoire la norme AFNOR qui assure la transparence et la véracité des avis consommateurs laissés sur les sites d’opinions.
• Le titre de Maître-Restaurateur
Le GNI et l’ensemble des syndicats qui le forment, souhaitent voir se développer l’appellation Maître-restaurateur qui représente un levier très important dans la promotion de la restauration française. Cette appellation, gage de qualité auprès des consommateurs, est une récompense très appréciée des professionnels qui voient leur savoir-faire et leurs engagements en faveur de la qualité valorisés.
Ce titre, reconnu par les pouvoir publics par les décrets et arrêtés de septembre 2007, récompense les établissements notamment par la cuisine faite maison, le recours aux produits locaux et de saison, la qualité de service et d’accueil et les installations de l’établissement. Les institutions publiques se sont engagées à donner de la visibilité aux Maîtres Restaurateurs lors de nombreuses manifestations nationales et locales.
Suite à cette rencontre Noël Di Giovanni a démissionné de ses postes de Vice-Président et secrétaire général adjoint de l’UMIH PACA et de son poste de président de l’UMIH 06 - Côte d’Azur.
GNI
Le GNI est la seule Organisation Professionnelle indépendante au service des hôtels, cafés, restaurants, traiteurs organisateurs de réception et établissements de nuit indépendants et patrimoniaux. Didier Chenet est président du SYNHORCAT et du GNI, Claude Daumas, président de la FAGIHT est président délégué du GNI.
Contact presse :
GNI – Groupement National des Indépendants
Edwige HOUDART – e.houdart@synhorcat.com – 06 68 42 39 56
Catherine DE BRUYNE – contact@fagiht.fr – 06 09 67 44 47
Agence Manifeste
Amina Ennaciri – amina.ennaciri@manifeste.fr – 01 55 34 99 82