Chers collègues, chers amis,
Je reviens vous donner des nouvelles du secteur, de nos actions menées et des mesures gouvernementales qui pourraient être prises en faveur de nos établissements dans un nouveau contexte de sortie d’une crise sanitaire inédite et d’entrée dans une guerre dont nous ne connaissons ni la durée ni l’issue. La tension est en effet plus que palpable, personne n’ayant imaginé sortir de la crise covid pour basculer dans une guerre sur le sol européen.
Plus les jours passent, plus la crise covid semble derrière nous, même si en Asie les nouvelles à ce sujet ne sont pas des plus rassurantes. Les discothèques ont pu rouvrir. Le masque n’est plus obligatoire dans les déplacements au restaurant et le pass vaccinal s’apprête à disparaître dans quelques jours.
Mais au même moment que le gouvernement annonçait ces bonnes nouvelles sur le front de la santé, d’autres, beaucoup plus sombres, nous étaient dévoilées sur le front de l’est. La guerre en Ukraine a commencé. Elle ne sera pas sans conséquence en France, le Président de la République l’a affirmé.
C’est dans ce contexte que j’ai pu m’entretenir ces derniers jours avec les représentants du gouvernement, leur faire part de la situation du secteur, de ses attentes, de ses projets.
Sur la situation, force est de constater qu’elle est très disparate.
Notre dernière étude montre que les 2/3 des cafés, bars, brasseries en métropoles et villes moyennes voient leur fréquentation repartir à la hausse avec un nombre de couverts au moins égal à 50% par rapport à d’habitude. Seulement 20% des cafés, bars, restaurants perdent encore 50 % au moins de leur CA et 30% au moins 50%. Dans le même temps, 17% de ces établissements surperforment.
En zone de montagne, seul un professionnel sur 3 ne réalise pas au moins 70% de son CA habituel.
Pour la restauration, 40% des professionnels perdent encore au moins 50% de leur CA habituel. En zone de montagne, ce chiffre tombe à 20% de professionnels que ne réalisent pas 50% de leur CA.
L’hôtellerie repart également avec seulement 25% des hôtels dans les métropoles ou à la montagne qui perdent encore au moins 50% de leur CA. 23% des hôtels affichent de meilleurs résultats qu’en 2019.
Ces chiffres s’expliquent par :
- une fréquentation en hausse des établissements par les Français,
- le retour progressif de la clientèle étrangère, notamment UE et Grande Bretagne.
Mais, il est à noter que les asiatiques sont toujours absents.
Les Russes et les Ukrainiens annulent en masse. Or ces derniers sont des clients fortunés au ticket moyen très élevé.
Pour les traiteurs organisateurs de réceptions, plus de la moitié perdent encore au moins la moitié de leur chiffre d’affaires et plus de 20% perdent encore au moins 70% de leur activité.
Au final, la situation reste délicate pour 1 professionnel sur 3 en moyenne.
C’est au regard de ces chiffres que j’ai demandé ce lundi, lors d’un échange avec le cabinet du Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, le maintien des mesures d’indemnisation pour le mois de février. J’ai insisté sur 2 points :
- des mesures sanitaires impactantes pour l’activité ayant perduré jusqu’à la mi-février, la doctrine de l’État selon laquelle un accompagnement financier doit être mis en œuvre dès que des mesures sanitaires sont décrétées doit continuer de s’appliquer pour le mois de février,
- les difficultés demeurent pour de nombreuses entreprises qui doivent continuer à bénéficier d’une aide dès qu’elles accusent une perte au moins égale à 30% de leur chiffre d’affaires.
Le cabinet m’a répondu qu’un accompagnement n’était pas exclu en fonction de besoins identifiés des entreprises.
Un nouveau rendez-vous de travail se tiendra prochainement au cours de ce mois de mars. D’ici là, et dans les meilleurs délais, le GNI transmettra à ses interlocuteurs ministériels les éléments nécessaires à un maintien des aides et tout particulièrement au maintien des dispositifs d’allègement de charges comme l’aide au paiement (dont me montant peut atteindre 20% de la masse salariale de l’entreprise).
Le maintien, à tous le moins, de l’aide au paiement me semble indispensable.
J’ai également renouvelé les propositions du GNI de restructuration des dettes des entreprises afin qu’elles puissent faire face à leurs obligations notamment en termes de remboursement des PGE.
Je ne renoncerai pas à trouver une solution évitant à nos entreprises un marquage au fer rouge et une renonciation à tout nouvel investissement.
Mais, au regard de la gravité de la situation, j’alerte le Président de la République et mes collègues des autres organisations professionnelles du secteur avec moi, sur la nouvelle crise qui se profile en raison de la guerre en Ukraine. Cette guerre va entraîner un ralentissement du tourisme mondial et avoir des conséquences en termes d’inflation et de frein à notre activité.
Notre demande est simple : les acteurs de l’hôtellerie restauration ne doivent pas être oubliés dans le plan de résilience économique et social à la guerre en Ukraine dont le Président de la République a confié la mise en œuvre au gouvernement.
Enfin, la période troublée que nous connaissons ne doit pas nous écarter de nos habitudes. Nous devons continuer de croire en l’avenir et pour cela de faire preuve de solidarité et être force de propositions.
C’est dans cet esprit que le GNI soutient activement les initiatives de ses membres qui se sont manifestés soit pour loger des réfugiés ukrainiens que pour leur offrir un emploi. Certains sont mêmes prêts à leur apporter l’apprentissage à la langue française qui pourrait s’avérer nécessaire. Ils sont les dignes représentants de notre hospitalité.
C’est aussi dans cet esprit que le GNI s’apprête dans les prochaines heures à présenter ses 35 propositions aux candidats à l’élection présidentielle et aux prochaines élections législatives.
Si les temps sont durs, ils ne nous dispensent pas de préparer l’avenir. Je vous laisse prendre connaissance de ces mesures en avant première.
Très cordialement.
Didier CHENET
Président