L’UMIH et le GNI ont été reçus mardi 15 juin 2021 à Matignon par le cabinet du Premier ministre et le cabinet du Ministre délégué aux PME afin d’évoquer la réouverture des discothèques.
Ces échanges faisaient suite à la déclaration du Président de la République qui, lors d’un déplacement à Saint-Cirq-Lapopie le 2 juin dernier a indiqué vouloir recevoir les représentants des discothèques le 21 juin afin de leur annoncer la date de réouverture de leurs établissements et ses modalités.
À l’occasion de cet entretien les représentants des deux cabinets ont confirmé la volonté du chef de l’État et de son gouvernement d’ouvrir les discothèques entre le 30 juin et le 2 juillet, la date précise restant à définir.
Il a été ensuite question des modalités sanitaires applicables à l’occasion de cette réouverture des discothèques.
En tout premier point, il nous a été indiqué que la réouverture des discothèques était obligatoirement conditionnée à la mise en œuvre du passe sanitaire qui serait ainsi imposé à toutes les discothèques quelle que soit leur taille.
Notre proposition, présentée à la presse le 10 juin, d’un passe sanitaire élargi en incluant la possibilité de faire des autotests réalisés au besoin devant l’établissement a été rejetée. Selon la santé, l’autotest « n’a pas valeur de preuve », or cela a bien été présenté en mai 2021 comme un outil de lutte contre la propagation du virus en milieu scolaire.
Nous avons soulevé le problème d’égalité de traitement qu’entrainerait une telle mesure. Et pour cause, seules les discothèques seraient soumises à cette obligation sans seuil d’effectifs alors que pour tous les autres ERP le passe sanitaire ne s’impose qu’au-delà de 1000 personnes accueillies simultanément.
Ainsi, nos organisations ont proposé le passe sanitaire obligatoire à partir de 1000 personnes et fortement recommandé en dessous. Ce qui permettrait de laisser le libre choix aux exploitants de gérer leur établissement dans les conditions les plus acceptables pour chacun. Proposition également refusée.
Donc, le passe sanitaire ne serait imposé qu’aux seules discothèques, au risque au risque d’exacerber une concurrence déloyale entre certains acteurs de la nuit.
Enfin, nous avons dit que cette solution n’est pas satisfaisante compte-tenu du faible taux de vaccination encore parmi la jeunesse française.
Toutefois il importe de rappeler que le passe sanitaire ne se limite pas aux seules personnes ayant accompli l’ensemble du parcours de vaccination.
Le passe sanitaire concerne aussi les personnes :
- qui justifie ne pas être contaminées à la covid-19 grâce à la preuve d’un test (RT-PCR ou antigénique) négatif de moins de 48h (réalisable dans les pharmacies avec un résultat en 15 Min). OU
- qui justifie avoir été contaminées par la covid-19 et n’être pas contagieuses (en disposant au contraire d’anticorps) grâce à une preuve datant d’au moins 15 jours et de moins de 6 mois.
Il est à noter également que les clients pourront justifier de leur passe sanitaire au moyen de l’impression papier de leur preuve ou au moyen de l’application TousAntiCovid qui permet de stocker ces documents et de les avoir sous la main.
Par ailleurs il a été confirmé la volonté du gouvernement d’imposer une jauge à l’occasion de la réouverture. Celle-ci serait fixée dans un 1er temps à 65 % de la capacité ERP de l’établissement au mois de juillet, avant d’être portée à 80 % au mois d’août. Nous acceptons ce point-là car cette jauge prend en compte le nombre de m2 réel de nos établissements et non notre autorisation d’accueil habituelle. (nb de client par m2)
Sur la question du port de masque, le gouvernement a dit vouloir l’imposer à l’intérieur de l’établissement, sauf au moment de consommer.
Nous avons exprimé notre désaccord sur ce point et nous avons alors rappelé que le port du masque n’était pas obligatoire dans les salles de sport y compris à l’occasion de la pratique de sport de contacts. La danse dans nos établissements est bien similaire à la pratique d’un sport.
Nos interlocuteurs ont réfuté cet argument considérant que selon la règle posée par le Haut Conseil de la Santé Publique, le port du masque est, par principe, obligatoire en intérieur et que seules 2 exceptions sont admises : au moment de consommer ou à l’occasion de la pratique d’un sport (le masque étant alors contre indiqué pour des raisons de santé).
Le gouvernement a ajouté que de telles mesures étaient de nature à garantir la responsabilité des chefs d’entreprise tant au regard de leurs employés que de leurs clients et assuraient une ouverture sécurisée.
Au regard de ces conditions, nos organisations considèrent que si le principe de la réouverture des discothèques à compter du 30 juin et au plus tard le 2 juillet 2021 semble désormais actée, il appartiendra à chaque exploitant de discothèques d’apprécier sa capacité à ouvrir son établissement dans le respect du protocole sanitaire et de son équilibre économique et financier.
Nous avons également fait part à nos interlocuteurs de notre profonde incompréhension vis-à-vis du ministère de la santé et de ses services qui ne font preuve d’aucun principe de réalité, en acceptant de voir se multiplier les fêtes sauvages sans aucun encadrement COVID mais aussi sans plus aucune prévention alcool, drogue, harcèlement, au détriment de nos établissements professionnels de la nuit et de la fête qui savent assurer tout cela. La totalité des contraintes imposées à nos établissements retirent toute l’attractivité de nos lieux de fêtes et vont pousser les jeunes, notamment, à prendre des risques certains.
Enfin, il est important de rappeler que nos organisations ont négocié que les discothèques continueront de bénéficier du Fonds de Solidarité et de l’aide à couts fixes EBE sans condition de chiffre d’affaires jusqu’au 31 août prochain, qu’elles soient ouvertes ou non. Nous en avons obtenu l’assurance ce jour. Chacun sera libre de décider d’ouvrir ou pas.
Nous ajoutons que le cabinet du Premier Ministre s’est engagé à recevoir les organisations professionnelles à la fin du mois de juillet afin de faire un état des lieux de la réouverture des discothèques et prendre les aménagements nécessaires.
Bien cordialement,
Laurent LUTSE
Président UMIH branche café, brasserie, établissement de nuit
Thierry FONTAINE
Président UMIH nuit
Jérôme GUILBERT
Président GNI branche discothèque